Les villes qui sont belles, animées et durables ne sont pas le fruit du hasard. Celles qui se distinguent expriment une vision collective à la faveur d’une planification urbaine mûrement réfléchie. La continuité dans la planification à long terme constitue un aspect important de la capacité d’une ville à faire face aux défis lorsqu’ils surviennent. Aujourd’hui, la capitale du Canada reflète son rôle de cœur symbolique du pays et de centre de ses institutions démocratiques, où l’héritage légué par Todd, Bennett et Gréber est préservé.
Pour répondre aux besoins des générations futures, le Plan traite de la conjoncture changeante de la capitale et des nouveaux défis qui se profilent. Afin qu’elle soit accueillante pour tous, la capitale doit continuer de refléter la diversité des croyances, des désirs et des valeurs de l’ensemble des Canadiens. Elle doit faire état d’une compréhension approfondie de la conception du monde et de la culture autochtones quant à l’adoption d’un mode de vie assurant la pérennité du territoire. Les changements à venir doivent viser à accroître la qualité de vie dans la capitale, de même que le patrimoine naturel et culturel qu’elle recèle, ces éléments constituant les fondements de sa compétitivité économique. En outre, les planificateurs doivent tenir compte de la dynamique particulière et des attentes associées à la présence d’installations de l’administration publique fédérale, car celles-ci forment l’armature administrative du siège de notre gouvernement national.
Dans les précédents plans de la capitale du Canada, le gouvernement fédéral était responsable de la coordination régionale entre les 20 administrations locales qui existaient alors. Depuis les fusions de 2000, la planification régionale repose davantage sur les municipalités et sur la communauté urbaine régionale.
LA CAPITALE NATIONALE : UNE HISTOIRE DE PLANIFICATION ET DE VISION

1857: Deux ans après que Bytown fut renommée Ottawa, la reine Victoria la désigne capitale de la Province unie du Canada.

1899: La Commission d’embellissement d’Ottawa est créée, ce qui marque le début de la planification détaillée des éléments liés à la capitale de la région.

1903: L’architecte-paysagiste Frederick Todd remet son plan de la région dans le rapport soumis à la Commission d’embellissement d’Ottawa, plan qui met l’accent sur la beauté naturelle et les espaces verts.

1915: La Commission Holt engage Edward Bennett, qui vient de collaborer à la conception du renommé Plan de Chicago. Le plan d’aménagement urbain détaillé de Bennett officialise les cités fédérales et crée un parc dans les collines de la Gatineau.

1950: Le plan d’aménagement urbain de Jacques Gréber crée plusieurs des attraits durables de la région, y compris les complexes d’édifices fédéraux, les routes périphériques et les promenades, de même que la Ceinture de verdure pour contenir la croissance urbaine.

1999: La Commission de la capitale nationale publie le Plan de la capitale du Canada. Ce plan prône une démarche thématique du concept de capitale et met en relief le rôle symbolique du boulevard de la Confédération.
Édifier une région de la capitale résiliente et dynamique où il fait bon vivre
- Contribuer à la création de quartiers complets, compacts et propices à la marche.
- Veiller à ce que les résidants disposent de différentes options en matière de mobilité : marche, cyclisme, transport collectif ou voiture.
- Faire appel à l’urbanisme stratégique (projets créatifs et communautaires réalisables à court terme et souvent à faible coût) afin d’améliorer la qualité et l’accessibilité du domaine public urbain.
- Se préparer à la densification et au réaménagement urbains accrus dans le secteur urbain intérieur et aux pressions qu’entraînera le développement important sur la périphérie urbaine.
- Améliorer la durabilité écologique et la vitalité économique en adoptant des approches de « ville intelligente » (développement urbain intégrant diverses solutions technologiques d’information et de communication pour gérer les biens de la ville).
Assurer la compétitivité à l’échelle mondiale
- Accroître la compétitivité de la région de la capitale nationale par rapport
aux autres villes et régions urbaines en croissance en vue d’attirer des
investissements et des travailleurs qualifiés et d’accéder aux marchés mondiaux. - Favoriser, par une planification réfléchie de la capitale, l’établissement des fondements de la sécurité politique et économique qui assureront la vitalité économique à long terme.
- S’adapter au vieillissement de la population et aux autres tendances démographiques qui influent sur la population active, dont la participation accrue des personnes handicapées.
- Améliorer la qualité de vie dans la capitale du Canada par la planification, et ainsi mobiliser les partenaires des secteurs public et privé afin qu’ils contribuent à attirer et à conserver une main-d’œuvre qualifiée, scolarisée et productive.
- S’adapter aux nouvelles mesures en milieu de travail, comme les espaces de travail flexibles et le télétravail.
- Veiller à favoriser un sentiment de bien-être en conservant un domaine
public urbain riche et stimulant où l’excellence en design, la protection de l’environnement et les pratiques durables augmentent la qualité de vie.
Intégrer les transports et l’aménagement du territoire
- Mieux intégrer les modes de déplacement dans la région, mettre en place des systèmes avancés de gestion du trafic et gérer la demande en transport, notamment au moyen d’incitatifs financiers.
- Favoriser les modèles d’aménagement compact par des investissements importants dans le transport public.
- Mettre l’accent sur la mobilité accessible et durable et donner une place de plus en plus importante aux modes de transport actifs (soit autres que l’automobile), en particulier dans les secteurs urbains centraux.
- Réduire la dégradation de la qualité de l’air associée à un réseau de transport privilégiant la voiture.
- Comprendre que l’urbanisation et la croissance des infrastructures et des installations connexes peuvent nécessiter l’utilisation de terrains fédéraux.
- Accroître l’efficacité et la durabilité des réseaux d’infrastructures.
- Recourir à de nouvelles options en matière de mobilité, y compris le partage de voitures et de vélos.
Fournir des installations à l’administration publique fédérale
- Continuer de privilégier les lieux accessibles par le réseau de transport en commun rapide et l’aménagement de lieux à usage mixte et contribuer ainsi à la vitalité urbaine et aux objectifs régionaux en matière d’aménagement.
- Se préparer aux changements des besoins relatifs aux lieux de travail
qu’entraîneront les nouvelles méthodes de communication et de collaboration. - S’adapter au rythme rapide des changements qu’entraînent les tendances mondiales à l’ère de l’information.
Respecter la nature et le climat et favoriser le développement durable
- S’adapter à des températures plus douces, à une plus grande variabilité des conditions météorologiques et à des effets accrus sur les infrastructures existantes lors des évènements météorologiques majeurs.
- Lutter contre les changements climatiques qui ont des effets sur la santé des Canadiens ainsi que sur la sécurité et le bien-être économique, et tenir compte de ceux qui nécessitent une adaptation, comme les changements du niveau de l’eau, les inondations saisonnières éventuelles le long des rives et les conditions météorologiques pouvant rendre impossible la pratique de certaines activités récréatives d’hiver.
- Élaborer des stratégies pour lutter contre les espèces envahissantes et la perte du couvert forestier.
- Mettre l’accent sur l’écologisation des infrastructures, l’accroissement de l’efficacité énergétique et l’inversion préventive de la tendance à la dégradation de l’environnement.
- Maintenir et améliorer la qualité de l’eau comme facteur déterminant de la santé et de la qualité de vie futures dans la région.
- Assurer la résilience dans les sphères économique et sociale, afin que les gens aient un accès égal et équitable à l’emploi, un choix de logement, une plus grande mobilité et une meilleure qualité de vie.
- Mettre l’accent sur la biodiversité urbaine.
S’adapter à la croissance, au vieillissement et à la diversification de la population
- Se préparer à l’augmentation prévue de la population à plus de deux millions de personnes d’ici 2067 et aux pressions croissantes liées au développement à l’extérieur de la Ceinture de verdure et aux abords du parc de la Gatineau.
- Prévoir des mesures d’accessibilité dans les lieux publics et les zones naturelles pour les différents groupes d’âge et niveaux de capacité, car les personnes âgées constitueront une proportion croissante de la population (cette proportion devrait plus que doubler d’ici 2031), et tenir compte des besoins des personnes handicapées, que ce soit sur le plan physique, mental ou cognitif.
- Tenir compte de l’évolution démographique vers des ménages moins nombreux.
- Tenir compte de l’immigration croissante.