Pourquoi les couleuvres traversent-elles la route?

La protection de la diversité est un aspect important de l’engagement du Canada de protéger les aires de conservation. Dans la région, les couleuvres font partie d’un écosystème naturel diversifié sur les terrains de la CCN destinés à la conservation. Andrea Gigeroff, étudiante à la maîtrise, dirige une étude appuyée par la CCN pour déterminer les effets de la densité routière sur les populations de couleuvres dans la région de la capitale nationale.

Concepts clés

• La densité routière est la proportion d’espace occupé par les routes sur une superficie donnée. Plus il y a de routes, plus les habitats sont fragmentés.
• La fragmentation des habitats est la division des habitats naturels en espaces plus petits et plus isolés.

L’étude d’Andrea porte sur les populations de couleuvre rayée et de couleuvre à ventre rouge dans plusieurs secteurs de densité routière différente de la Ceinture de verdure et du parc de la Gatineau. Ces espèces sont inoffensives et non venimeuses. Le but de l’étude est de modéliser la relation entre ces deux éléments pour comprendre les effets de la fragmentation des habitats liés au développement des routes sur les espèces locales.

Les couleuvres traversent souvent les routes au printemps et à l’automne. Au printemps, elles quittent leur lieu d’hibernation préféré, souvent le même d’une année à l’autre, pour se rendre dans un milieu naturel riche, où elles peuvent se chauffer au soleil, se nourrir et se reproduire durant l’été. La fragmentation des habitats peut nuire à ces déplacements annuels.

L’étude a débuté en 2020 et devrait prendre fin en 2021.

Pour évaluer les populations de couleuvres, Andrea leur fournit un habitat qui leur permet d’être au chaud et à l’abri. Des panneaux de contreplaqué sont installés dans les sites d’étude, soit des habitats de pré de la Ceinture de verdure et du parc de la Gatineau. Les couleuvres peuvent se chauffer au soleil sur le panneau ou se cacher sous celui-ci, qui garde le sol plus chaud et leur procure un abri. Toutes les semaines durant l’été et au début de l’automne, Andrea et son équipe surveillent la présence de couleuvres près des panneaux. Cette méthode est souvent utilisée pour évaluer la taille des populations de couleuvres.

Andrea Gigeroff est étudiante en première année de maîtrise au Labo d’erpétologie de Gabriel Blouin-Demers de l’Université d’Ottawa. Elle a obtenu son baccalauréat à l’Université Dalhousie, où elle a travaillé au laboratoire Simpson sur l’évolution microbienne. Andrea se passionne depuis toujours pour les serpents et les autres animaux poïkilothermes, et elle s’intéresse aux défis que doivent relever les animaux à sang froid. Elle espère que ses travaux contribueront à préserver les habitats naturels des couleuvres et d’autres reptiles.

Enregistrez vos observations de couleuvres faites sur des terrains de la CCN sur le site inaturalist.ca. La science citoyenne est un outil de conservation important.