Lettre d'opinion

Publiée le 8 novembre 2020

Alors que la COVID-19 persiste à bouleverser nos habitudes et nous pousse à reconsidérer la façon dont nous nous déplaçons entre la maison, le travail et les loisirs, une confluence d’initiatives de transport déjà en place ouvre la possibilité de repenser les liens au sein du centre urbain de la région de la capitale nationale.

Premièrement, à la demande du gouvernement du Canada, la Commission de la capitale nationale (CCN) élabore actuellement un plan de liaisons interprovinciales à long terme, envisageant les tendances futures et l’infrastructure nécessaire pour y répondre. Deuxièmement, des consultations publiques concernant le remplacement envisagé du pont Alexandra, propriété du gouvernement canadien, sont en cours alors que celui-ci touche à sa fin de vie. Troisièmement, la ville de Gatineau et son agence de transport public, la Société des Transports de l’Outaouais (STO), entament un projet de tramway dont le tracé mènerait à Ottawa en empruntant le pont du Portage, propriété de la CCN, tout en offrant des possibilités de correspondance avec le réseau de transport public de la ville d’Ottawa et les destinations du centre-ville.

Le moment était donc opportun, il y a quelques jours, pour les Amis de la Boucle — un réseau de citoyens des deux côtés de la rivière faisant campagne en faveur d’une boucle de tramway entourant le boulevard de la Confédération et longeant Gatineau et Ottawa — de se manifester. La boucle proposée relierait Wellington et un corridor nord-sud, notamment Mackenzie ou Sussex, à l’avenue Laurier à Gatineau, via les ponts Alexandra et du Portage. Les représentations de la boucle envisageaient une future rue Wellington sans voitures, pourvue d’un tramway, d’un couvert d’arbres et de vastes voies piétonnes et cyclables.

Combinés, ces projets et plans nous offrent l’occasion unique d’être visionnaires dans notre planification et audacieux dans notre mise en œuvre.
Dans la foulée du projet de tramway envisagé par la STO, une boucle de transport en commun sur le boulevard de la Confédération faciliterait la traversée de la rivière pour les résidents de Gatineau et d’Ottawa, offrant un accès pratique aux lieux de travail du gouvernement fédéral, lieux de divertissements, restaurants et boutiques, tout en consolidant les liens dans la région. Elle offrirait également aux visiteurs de la capitale un moyen pratique et agréable de découvrir ses principaux attraits, qu’il s’agisse de la colline du Parlement, de nos musées nationaux, de nos magnifiques rivages ou de nos majestueux monuments.

Ces nombreux avantages n’avaient pas échappé à la CCN, qui avait inscrit l’idée d’une boucle de transport en commun dans sa Stratégie interprovinciale de transport collectif de 2013 et dans son Plan de la capitale du Canada de 2017. Si elle n’était alors fondée que sur des aspirations, elle apparaît aujourd’hui beaucoup plus envisageable. Le projet de remplacement du pont Alexandra offre la possibilité d’y aménager une structure de tramway dès le départ. La liaison proposée par la STO menant à Ottawa pourrait constituer la première phase d’une éventuelle boucle. Dans la perspective de l’objectif zéro carbone dans les décennies à venir, l’électrification de notre système de transport revêt une priorité encore plus urgente.

Manifestement, les défis seraient au rendez-vous. La vision de chacune des municipalités de Gatineau et d’Ottawa, en tant que partenaires clés, propriétaires des routes et gestionnaires des transports publics, est essentielle. Il faudrait identifier le financement pour ce projet. Il conviendrait d’abord de consulter les résidents de la capitale, les communautés touchées et diverses autres parties prenantes.

Cela dit, si ces conditions pouvaient être satisfaites, la réalisation complète d’une boucle de transport en commun se révélerait pour nos enfants non seulement un legs de connectivité accrue, mais aussi d’une capitale plus inspirante. Les rénovations actuelles de la colline du Parlement, couplées aux plans de réaménagement des bâtiments du côté sud de la rue Wellington, rendront la Cité parlementaire encore plus spectaculaire. Un boulevard bordé d’arbres privilégiant le public plutôt que les véhicules et proposant un endroit où apprécier la splendeur et l’importance des bâtiments et des espaces environnants permettrait à chaque Canadien de mieux connaître sa capitale.

Les Amis de la Boucle nous ont tous mis au défi de saisir cette occasion de mener à bien un projet susceptible d’améliorer l’expérience que procure la capitale à ses résidents et ses visiteurs. Quant à nous, ce défi est accepté.

Tobi Nussbaum
Premier dirigeant
Commission de la capitale nationale.

Lisez cette lettre qui a été publié dans Le Droit dimanche le 8 novembre 2020.

Avis sur l’utilisation de témoins (cookies) : Ce site Web utilise des témoins (cookies) pour connaître les habitudes de navigation des visiteurs. Les témoins aident la CCN à améliorer ses services et la valeur de ses contenus. Lire notre politique sur la protection des renseignements personnels.