L’archéologie raconte l’histoire des gens, de leur culture, de leurs traditions, de leur mode de vie et de la façon dont ils se sont adaptés au fil du temps. 

La région de la capitale nationale se trouve sur le territoire traditionnel de la Nation algonquine anishinabée. Le rôle de la CCN consiste à protéger et à gérer les ressources archéologiques trouvées sur les terrains fédéraux de la région. Elle remplit ce rôle en collaboration avec la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg et les Algonquins de la Première Nation Pikwàkanagàn. 

Les ressources archéologiques ne sont pas renouvelables, et leur protection est une responsabilité collective. C’est pourquoi nous saisissons toutes les occasions d’instruire le public et de le faire participer à notre travail. 

Que sont les ressources archéologiques?

Des tessons de pot réassemblés en un récipient en argile.
Un récipient en argile de 600 ans dont la forme et la finition sont identiques à celles de pots hurons provenant du territoire traditionnel wendat du Centre-Sud de l’Ontario.

Les ressources archéologiques regroupent les traces physiques de la culture matérielle laissées par les populations du passé. Elles comprennent des objets usuels, ou artéfacts, et les ruines de certaines structures.

Les ressources préeuropéennes correspondent à l’occupation des peuples autochtones avant l’arrivée des Européens dans la région. Elles remontent à au moins 8 000 ans. En voici quelques exemples :

  • des outils en pierre et des poteries en argile;
  • les restes de campements, y compris les foyers, les fosses d’entreposage et les traces de structures d’habitation.

Les ressources historiques témoignent de l’utilisation de la région par les Européens, de la colonisation et des activités subséquentes. Elles datent des années 1600 au milieu du 20e siècle. En voici quelques exemples :

  • de la vaisselle en porcelaine utilisée par les colons et des vestiges d’habitations de pionniers;
  • des vestiges en fer et des fondations de moulins et d’usines établis par les industries locales.

Voulez-vous en savoir plus? Lisez notre blogue L’histoire de la région de la capitale nationale : cinq artéfacts qui nous en disent long.

Pour nous aider

Si vous trouvez un objet sur un terrain géré par la CCN et que vous pensez qu’il s’agit d’un artéfact, ne le rapportez pas chez vous. Voici ce qu’il faut faire plutôt : 

  1. Laissez-le sur place.
  2. Prenez une photo.
  3. Envoyez la photo et l’emplacement de l’objet avec le formulaire ci-dessuos.

Programme d’archéologie de la CCN

Le travail de notre équipe d’archéologie consiste à trouver, à récupérer, à interpréter et à gérer des artéfacts.

Trouver

Nos archéologues ont cartographié le potentiel archéologique préeuropéen de la plupart des terrains fédéraux de la région. En tant qu’organisme ayant la compétence pour approuver des projets sur ces terrains, la CCN est dans une position unique pour protéger les ressources archéologiques. 

Chaque fois que nous examinons une proposition de projet, nous prenons en compte les éléments suivants : 

  • le potentiel archéologique préeuropéen et historique du lieu; 
  • l’emplacement de travaux archéologiques antérieurs; 
  • l’emplacement des sites archéologiques connus;
  • la cartographie historique et d’autres sources documentaires. 

Cela nous aide à déterminer si un projet peut avoir une incidence sur les ressources archéologiques. 

Récupérer

Des gens se livrent à des fouilles archéologiques sur les rives de la rivière des Outaouais.
Fouille publique

Nous prélevons et consignons les ressources chaque fois qu’un site archéologique connu ou potentiel situé sur des terrains fédéraux de la région est menacé.

Les menaces proviennent de projets d’aménagement, de l’érosion du littoral, des activités récréatives humaines et plus encore. L’érosion du littoral, par exemple, emporte littéralement les ressources archéologiques à un rythme alarmant. Les menaces devenant de plus en plus fréquentes et sévères, nos efforts ne suffisent pas à protéger intégralement l’héritage archéologique de la région.

Une partie de la solution consiste à sensibiliser le public à l’importance des ressources archéologiques et à le faire participer aux activités de recherche et de conservation. À cette fin, nous organisons des fouilles archéologiques publiques depuis 2014 (une pause a été faite pendant la COVID-19). De nombreux artéfacts préeuropéens dont nous avons la garde ont été récupérés grâce à ces fouilles publiques.

Interpréter

L’interprétation est le processus qui consiste à révéler les histoires qui accompagnent les ressources archéologiques. Leur emplacement et le contexte dans lequel nous les avons trouvées sont essentiels pour tout reconstituer. 

Lorsque nous interprétons des sites archéologiques, nous examinons des caractéristiques comme celles-ci : 

  • les matières premières, notamment les variétés de pierre, utilisées pour fabriquer des outils datant de la période préeuropéenne;
  • les types d’artéfacts trouvés; 
  • les liens entre les artéfacts; 
  • les similitudes et les différences entre les collections d’artéfacts provenant de différents sites. 

Dans la région, nos interprétations de l’utilisation et de l’occupation des terrains au fil du temps ont tendance à se concentrer sur l’influence des voies navigables, en particulier la rivière des Outaouais. 

Les ressources préeuropéennes nous apprennent que la région était au centre d’un vaste réseau de communication et de commerce déjà il y a 6 000 ans. La rencontre de trois grands bassins hydrographiques permettait la circulation de matières premières, de marchandises et d’idées sur de longues distances vers la région. 

Les ressources historiques nous renseignent principalement sur les coupes forestières, les scieries et les autres industries du 19e siècle qui se trouvaient le long des berges. Ces ressources témoignent de l’importance des rivières et de l’énergie hydraulique dans le développement de la région. 

Gérer

Nous nettoyons, trions, classons et entreposons temporairement les artéfacts récupérés dans notre laboratoire. Au cours des dernières années, nous avons traité environ 80 % des quelque 300 000 artéfacts préeuropéens dont nous avons la garde. 

Nous ne disposons pas actuellement de la capacité ou des installations nécessaires à l’entreposage à long terme des collections d’artéfacts. C’est pourquoi nous recherchons activement des partenariats pour assurer leur conservation et leur entretien à long terme. 

Partenariat avec les communautés autochtones

La CCN est la gardienne temporaire des collections d’artéfacts au nom des communautés de la Nation algonquine anishinabée. En tant que descendants des personnes qui ont fabriqué et utilisé ces artéfacts, la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg et les Algonquins de la Première Nation Pikwàkanagàn ont le dernier mot sur l’endroit où les collections seront éventuellement conservées.   

En 2012, nous avons conclu un partenariat avec ces deux communautés pour la cogestion des ressources archéologiques. Ce partenariat souligne leur rôle actif et direct dans la préservation de leur héritage ancestral. Il s’agit du seul accord de ce type entre le gouvernement fédéral et les communautés autochtones au Canada — il y a de quoi être fiers! 

Nous les accompagnons également dans le renforcement de leurs capacités dans le domaine de l’archéologie. En 2021, nous nous sommes associés aux communautés et à Services publics et Approvisionnement Canada pour créer l’école de fouilles archéologiques Anishinàbe Odjìbikan. En 2022, nous avons supervisé la formation de l’école de fouilles et intégré un groupe de 16 jeunes Algonquins anishinabés à nos travaux archéologiques sur le terrain et en laboratoire. 

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