Depuis 2022, la CCN et l’Université Carleton travaillent à résoudre un problème : comment garder la patinoire du canal Rideau ouverte et pleinement opérationnelle avec des hivers de plus en plus imprévisibles.
Les défis d’un climat en mutation
La situation météo est de plus en plus imprévisible. La neige, la pluie et le froid ne suffisent plus à maintenir la glace sur le canal Rideau.
En 2022, la patinoire n’a pas ouvert du tout. C’est une première dans son histoire. Cette année-là, Ottawa a reçu 150 % plus de neige que d’habitude. Ces conditions ont complexifié le travail d’inondation de la patinoire et de déneigement nécessaires à son ouverture.
Puis, en 2023, les températures ont correspondu aux modèles climatiques envisagés pour les années 2051 à 2081. Sans périodes de froid prolongées, il est difficile pour la glace de se former. Cela dit, malgré ces difficultés nous avons trouvé le moyen d’ouvrir la patinoire. Ce travail a toutefois mis en évidence l’importance de gérer de près la neige et les températures, pour créer de bonnes conditions de patinage.
Durée des 10 dernières saisons
Comprendre les défis auxquels la patinoire est confrontée
La patinoire du canal Rideau est unique, tant par sa taille que par les défis que comporte sa gestion. Ailleurs dans le monde, d’autres patinoires sont confrontées à des problèmes similaires, mais puisqu’elles sont plus petites, elles peuvent souvent utiliser du matériel moins volumineux et plus léger.
Entre autres choses, la patinoire est soumise à des contraintes urbaines : le ruissellement des eaux de surface, la présence de sel, la chaleur des canalisations souterraines, etc. Les sections qui peuvent être problématiques comprennent celles qui vont de l’avenue Laurier au Centre national des Arts et de la rue Concord à l’Université d’Ottawa.
La variation de la profondeur du canal représente aussi un défi. Elle influence l’équilibre thermique et énergétique entre la ligne de boue et la couverture de glace.
Des sections plus larges du canal, comme à la hauteur de la rue Concord et près de l’avenue Holmwood, posent également un problème, car ce sont des zones plus larges qui supportent beaucoup de neige. Ce phénomène entraîne une déviation de la glace et peut permettre à l’eau de s’infiltrer vers le haut par des fissures. Cette situation peut diminuer la résistance générale de la couverture de glace.
Des résultats surprenants et des solutions intelligentes
Les recherches en cours ont abouti à des découvertes surprenantes, qui nous ont permis de changer notre approche. Par exemple :
- Meilleure gestion de la neige – Le compactage de la neige améliore la conductivité thermique.
- Meilleure surveillance de la glace – Des capteurs de température nous permettent désormais d’évaluer la solidité de la glace et sa sureté pour y patiner.
- Meilleure approche des zones problématiques – Nous mettons à l’essai divers moyens de gérer le problème récurrent de l’eau plus chaude, dans le canal, près de la rue Laurier.
Nous utilisons des dispositifs de pointe, tels que des ventilateurs à neige, et des techniques avancées d’inondation. Pour augmenter la capacité portante de la glace, nous étudions aussi de nouvelles méthodes qui, pour satisfaire aux normes de sécurité, nécessitent des essais et l’adaptation d’outils.
Perspectives
Afin d’affiner nos modèles météorologiques, nous comptons poursuivre la collecte et l’interprétation des données. Nous continuerons aussi à surveiller en temps réel l’épaisseur de la glace, sa capacité de charge, la température et diverses conditions. Nos observations nous permettront d’établir des profils qui nous aideront à prendre de meilleures décisions pour améliorer les choses, à commencer par celles qui comportent de faibles risques et des avantages d’importance.
Nous mettons à l’essai divers outils tels que notre robot des neiges, une machine légère servant à déneiger la glace fine, et étudions divers moyens d’adapter solutions novatrices à des applications à plus grande échelle.
En nous ajustant et en innovant constamment, nous poursuivons notre engagement à faire de la patinoire du canal Rideau une destination hivernale désirable pour les années à venir, et ce, malgré les défis que pose le changement climatique.