Protéger le faucon pèlerin dans le parc de la Gatineau

Le parc de la Gatineau accueille l’oiseau le plus rapide du monde, le faucon pèlerin. Cette espèce en péril a connu des années difficiles, mais grâce à des lois et à des mesures de protection plus strictes, elle revient en force.

En avril 2010, des faucons pèlerins ont été aperçus dans le parc de la Gatineau pour la première fois en plusieurs années. Depuis, mes collègues biologistes et moi-même les surveillons et faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer qu’ils reviennent, année après année.

Poursuivez votre lecture pour en apprendre davantage sur les raisons qui motivent la protection du faucon pèlerin et sur la façon dont vous pouvez l’aider.

Les faucons pèlerins se déplacent vers le sud pour l’hiver et reviennent au printemps pour faire leur nid et se reproduire. Ils font souvent leur nid sur des falaises, comme l’escarpement d’Eardley, où ils se perchent et se nourrissent d’oiseaux plus petits. 

Année après année, les faucons pèlerins reviennent souvent au même endroit pour la nidification. C’est d’autant plus vrai s’ils ont réussi à y élever leurs petits. 

Même si ces oiseaux de proie trônent au sommet de leur chaîne alimentaire, ils sont facilement dérangés par les humains. Cette perturbation peut être à l’origine de problèmes, notamment : 

• des parents agités qui font accidentellement tomber leurs œufs du nid; 
• des oisillons effrayés qui essaient de voler trop tôt et qui décèdent à la suite d’une chute. 

Les faucons pèlerins sont fidèles à leur site de nidification, mais des perturbations répétées peuvent les amener à l’abandonner complètement. C’est pourquoi nous devons protéger le calme et la tranquillité dont les faucons pèlerins ont besoin pour élever leurs petits. 

Au cours de l’été, des biologistes en formation observent et documentent, à l’aide de jumelles et de télescopes puissants, la présence de faucons pèlerins et de nids potentiels sur l’escarpement d’Eardley. 

Pour protéger les faucons pèlerins et leurs nids, nous devons parfois fermer des secteurs du parc. Ces fermetures durent généralement le temps de la saison de nidification, qui s’étend d’avril à août. Les mesures prises visent à minimiser les perturbations et sont similaires à celles utilisées dans de nombreuses autres aires naturelles protégées. 

Le parc accueille de nombreuses espèces sensibles aux perturbations humaines, dont le faucon pèlerin. Pour nous aider à les protéger, rien de plus simple : 

• Respectez la signalisation, y compris les règlements concernant les chiens. 
• Restez à l’écart des secteurs interdits d’accès.
• Restez toujours sur les sentiers désignés. 
• N’oubliez pas que la pratique du parapente et du deltaplane est interdite dans le parc de la Gatineau. 

Voici les secteurs qui seront fermés en 2024. D’autres secteurs pourraient fermer en cours de saison, en fonction des résultats de nos observations. 

Le faucon pèlerin est considéré comme une espèce vulnérable au Québec. Dans les années 1950 et 1960, l’utilisation généralisée du pesticide DDT a entrainé un déclin marqué des populations de faucons pèlerins.

En effet, la présence de ce pesticide dans leur nourriture a causé l’amincissement de la coquille de leurs œufs, ce qui s’est traduit par une hausse des mortalités et une baisse du succès de la reproduction. Cette situation a affecté l’espèce jusque dans les années 1970, moment où le Canada et les États-Unis ont interdit l’utilisation du pesticide.

De nos jours, après avoir survécu à de nombreuses années difficiles, les populations de faucons pèlerins sont en croissance, ce qui est une grande victoire pour la nature! J’ai beaucoup de chance d’être aux premières loges pour en être témoin.

J’attends avec impatience le retour de cette majestueuse espèce d’oiseau, année après année, et j’espère que vous en ferez autant!