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Michael Muir

Gestionnaire, gestion des terrains

En hiver, une partie du Sentier de la capitale se transforme en un réseau de sentiers d’hiver polyvalents. À Ottawa, plus de 100 km de ces sentiers sont entretenus pour la pratique d’activités récréatives hivernales. Mais ce travail ne se fait pas tout seul. Si ce fabuleux réseau est mis gratuitement à la disposition des gens, c’est grâce au bénévolat d’un grand nombre de personnes de la région : nos braves de la neige, comme j’aime les appeler!

L’entretien d’un sentier nécessite beaucoup de travail et de soin. Et le partenariat qu’entretient la CCN avec la collectivité dépend de personnes passionnées qui travaillent sans relâche, en bravant le froid au petit matin.

Voici ce qu’elles ont à raconter. 

Bert Michaud – La piste d’hiver Rideau (Rideau Winter Trail) 

Je suis bénévole pour la piste d’hiver Rideau depuis 2020. Je suis dameur principal et responsable de l’entretien de l’équipement. En tant qu’ingénieur électricien, je suis passionné par la conception et la modification de l’équipement électrique que nous utilisons. Je peux passer d’innombrables heures à effectuer des recherches, à acheter des pièces et à réparer de la machinerie. Je trouve ce travail très gratifiant; un peu comme résoudre un casse-tête.

Bert Michaud

Je dois avouer que ce que je préfère dans mon travail, c’est le damage des pistes, à condition que la neige soit au rendez-vous. Il n’y a pas de meilleure sensation que de sortir pour damer une couche parfaite de 10 cm de neige fraîche. Je peux aller damer à toute heure du jour, quand la neige cesse de tomber. Parfois, cela signifie qu’il faut travailler à minuit ou même à 4 h du matin. La sérénité du paysage hivernal me motive, et j’ai même pu observer quelques visiteurs nocturnes le long des sentiers, notamment des renards et un harfang des neiges.

J’ai beaucoup appris sur la neige et je fais maintenant partie des personnes qui décident du moment du damage. Vous me verrez peut-être le long des pistes en train de placer un thermomètre dans la neige pour déterminer si sa température est bonne pour le damage. Le damage prend habituellement de trois à cinq heures, mais je me souviens très bien d’une journée l’an dernier où j’ai travaillé pendant 12 heures d’affilée! La piste d’hiver Rideau donne l’impression d’être au cœur de la forêt alors qu’en réalité, on est à quelques minutes du centre-ville d’Ottawa. La station de train léger Hurdman se trouve pratiquement sur le sentier, de sorte que les gens peuvent descendre du train et commencer à skier immédiatement.

Quand je vois les visages souriants des adeptes de ski sur les pistes et que je me fais arrêter et dire à quel point mon travail est apprécié, mes activités de bénévolat prennent tout leur sens.

Frank Roscoe – Le club de ski d’Orléans 

Je suis le président du club de ski d’Orléans, un moniteur de ski nordique certifié par CANSI et le seul responsable du damage du réseau de pistes d’Orléans. J’ai rejoint le club de ski il y a 35 ans et j’en suis devenu le président en 1999. Je suis un passionné de ce que je fais, et de dire que l’hiver passe vite est un euphémisme.

Frank Roscoe

Pour moi, une journée typique de damage commence par la préparation de l’équipement. Heureusement, je n’ai pas un long trajet à faire, j’ai tout ce qu’il faut dans mon garage. J’attache d’abord la remorque à ma voiture, puis j’y charge la motoneige, avant de prendre la route. Je me rends à trois endroits différents pour le damage : Hornet’s Nest, Mer Bleue et la Pinède.

En cas de fortes chutes de neige, je peux mettre jusqu’à six heures pour damer les pistes. Le damage et le traçage des pistes ne sont pas des opérations à grande vitesse. Selon moi, le damage est aussi excitant que de s’asseoir sur le canapé du salon (la vitesse maximale que nous pouvons atteindre est d’environ 12 km à l’heure). Si le damage se fait trop rapidement, les pistes seront irrégulières, ce que personne ne souhaite! J’effectue le damage et le traçage des pistes environ 30 à 40 fois par saison.

Ce qui fait la valeur du temps consacré à la tâche, c’est de voir les gens skier et profiter de la nature, en particulier les enfants, qui commencent à pratiquer ce sport. Je me souviens une fois avoir croisé, lors du damage, une petite fille qui essayait d’attraper des flocons de neige avec sa langue et qui appréciait simplement la sensation de la neige sur son visage. Vraiment, tout le monde peut aimer le ski de fond! 

Le club de ski d’Orléans se trouve en grande partie sur le territoire de la Ceinture de verdure, ce qui permet de skier en forêt. Les pistes parcourent de nombreuses collines, ce qui ajoute au plaisir des adeptes de ski. Cette année, notre club a acheté une nouvelle motoneige équipée de roues, ce qui me permettra de damer les pistes pour le ski de printemps. 

James Battye – Sentier d’hiver Britannia

James Battye sur une motoneige à l’arrêt, casqué et saluant de la main.

Je suis bénévole pour Sentier d’hiver Britannia depuis 2019 et j’en ai porté, des chapeaux! En tant que responsable du damage, mon travail est très concret : j’enseigne aux nouvelles recrues à damer les pistes, marque les dangers, dégage les pistes et renseigne le public sur leur état, dans les médias sociaux. Je suis aussi membre du conseil d'administration alors je participe aux discussions et vote sur les décisions qui visent à améliorer le sentier.

La beauté du bénévolat, c’est l’imprévu. Je me souviendrai toujours de l’année où nous avons dû entreposer le matériel dans mon garage, à la maison. Deux fois par jour, à 6 h et à 20 h, je devais sortir ma voiture de là pour aider les bénévoles à déplacer le matériel. Faire du bénévolat rapporte aussi, d’une certaine façon. Ça m’a permis d’initier mes enfants au ski de fond et de connaitre les gens du coin.

Est-il nécessaire de dire que les hivers me tiennent occupé? En tant que professeur d’éducation physique dans une école secondaire et entraineur, je trouve que le bénévolat est un bon moyen d’entretenir ma passion pour le sport. J’aime pouvoir faire du ski de fond juste à côté de chez moi et j’espère que mon travail vous fera découvrir cet immense plaisir, à vous aussi.

Roger Colbeck – Sentier d’hiver de l’ouest d’Ottawa

Roger Colbeck tout sourire, en tenue d’hiver

Ma participation à l’entretien des sentiers communautaires a commencé en 2019, lorsqu’un collègue m’a fait découvrir la technique du damage. À l’époque, j’empruntais ce sentier sur mon vélo d’hiver pour faire l’aller-retour entre Westboro et Kanata.

Aujourd’hui, je dame les pistes et suis coordonnateur pour Sentier d’hiver de l’Ouest d’Ottawa, dont l’entretien relève du club de ski Kanata Nordic. Je suis le point de contact entre la CCN, et d’autres parties prenantes, et je coordonne un petit groupe de bénévoles. Je touche un peu à tout sur les pistes, comme la préparation d’avant-saison, la signalisation, les commandites, les collectes de fonds et la communication dans les médias sociaux. Mais ce que je préfère, c’est le damage. C’est à ce moment-là que je peux jaser avec les gens, voir les sourires qui éclairent leur visage et écouter les anecdotes de leurs sorties.

En 2020, j’ai pris ma retraite du génie électrique. Maintenir un bon équilibre entre mon bénévolat et mon temps libre a été… intéressant, car je suis certain que je pourrais travailler à temps plein sur le sentier (il y a tellement de choses à faire!). Jusqu’à présent, repousser mes limites et rester actif dans ma communauté ont rendu ma retraite très gratifiante.

Maggie Glossop – Sentier d’hiver Kichi Sibi

Maggie Glossop sculptant trois oursons de neige le long du Sentier d’hiver Kichi Sibi

Avez-vous déjà vu des oursons de neige à l’orée du bois, à Kichi Sibi? Sculpter ces oursons est probablement ma tâche la plus importante à Sentier d’hiver Kichi Sibi. Cette une tâche m’a d’ailleurs valu le surnom de « la dame aux oursons ».

Lorsque la neige est molle et collante, je fabrique des oursons de neige que j’assieds sur des souches ou que j’installe se prélassant dans les branches ou grimpant aux troncs. Ces oursons ont besoin d’une attention constante pour garder leur en forme, car les jours chauds et ensoleillés ils fondent très vite. Ces des deux dernières années, quand le printemps mettait fin à cette activité, il était possible de repérer de 18 à 20 oursons en regardant attentivement.

Il est rare qu’il se passe journée sans qu’une personne me dise à quel point elle aime parcourir les sentiers et voir mes oursons quand elle fait du ski ou de la randonnée. Ça me fait vraiment plaisir quand une famille me dit que c’est l’attrait de la « chasse aux oursons » qui l’a fait sortir, même quand le temps laisse à désirer.

Hors saison, je retire les branches tombées et les envahissants buissons de nerprun des sentiers de la forêt de Kichi Sibi. J’aide aussi un autre grand brave de la neige, mon frère, « Groomer Peter », qui s’occupe du damage. L’hiver venu, nous préparons la clôture à neige qui longe la piste près de la rivière; nous la montons et, le moment venu, la démontons. Ensemble, nous fabriquons également des coupe-vents en réutilisant des arbres de Noël – et pelletons beaucoup de neige!

Yuri Locmelis – Ski Héritage Est

Yuri Locmelis soudant du matériel pour Ski Heritage East

Je suis promoteur immobilier à mon compte et dans mon temps libre, je suis bénévole pour Ski Héritage Est. J’y entretiens et répare les pistes depuis 2018. Ma passion pour la forge a également fait de moi le fabricant officiel d’attaches à dameuse de l’équipe!

Ma journée de travail typique commence tard le soir, quand les températures baissent et qu’il y a moins de monde sur les pistes. Nous commençons par évaluer le matériel de damage, pour voir s’il est endommagé, puis nous déterminons le travail à faire pour remettre les pistes en état. Une neige fraichement tombée signifie généralement que nous travaillerons un peu plus longtemps que d’habitude ce soir-là, mais l’effort en vaut la peine. Il faut parfois jusqu’à huit heures de travail pour damer tout le réseau.

Travailler tard le soir a ses avantages. Ainsi, j’ai eu la chance de voir des animaux sauvages de près, ce qui arrive rarement pendant la journée. Cette année, il a fallu que j’attende qu’un castor ait terminé d’apporter son tas de bois vers la rivière, en traversant le sentier, avant de pouvoir commencer le damage. Ce n’est pas le genre de circulation qu’on a souvent l’occasion d’affronter dans sa vie!

Je pense que tout le monde devrait essayer de faire du bénévolat pour une cause qui leur tient à cœur. Contribuer à ma communauté m’a apporté plus que je ne l’aurais jamais espéré. Et puis, j’adore voir les gens filer sur nos pistes en prenant du bon temps.


La découverte des sentiers communautaires de la région vous intéresse? Consultez la liste des sentiers hivernaux communautaires. Et si vous décidez de vous lancer sur les pistes, n’hésitez pas à saluer nos braves de la neige.

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