Heather Thomson

Gestionnaire, Programme du patrimoine

Dernière mise à jour : jeudi 2 juillet 2020,

L’une des meilleures choses de l’urbanisme patrimonial, ce sont les gens qui travaillent dans ce domaine remarquable. Ils sont nombreux à partager une passion, pas seulement pour l’histoire, mais aussi pour la conservation de ce qui donne aux lieux leur particularité et leur valeur, en reconnaissant le legs du passé alors que nous planifions l’avenir de ces lieux.

Un diplôme en urbanisme procure à son titulaire un large spectre de perception que toutes les spécialisations ne peuvent pas amener à la table. Dans ce métier, il est crucial d’être capable de voir l’ensemble et de travailler avec des équipes pluridisciplinaires et des intervenants. En cela, l’urbanisme est un terrain de formation fantastique. Et j’ai eu la chance d’avoir pour mentors de nombreux et inspirants professionnels du patrimoine pendant toute ma carrière.

Voici mon histoire... 

« À quoi pourra donc te servir un diplôme en histoire? » J’ignore combien de fois on m’a posé cette question — sans compter les fois où je me la suis posée. Je suis tombée amoureuse de l’histoire à l’université et, comme j’achevais mon baccalauréat, je me suis demandé si je ne pourrais pas trouver une façon d’en faire une carrière. À la fin de mes études, j’ai eu la chance de faire un stage à la Fondation Héritage Canada (aujourd’hui la Fiducie nationale du Canada), et c’est là que j’ai découvert le domaine émergent de l’urbanisme patrimonial.  

Travailler à des projets de conservation de quartiers et de bâtiments patrimoniaux et de mise en valeur de l’histoire de ces lieux m’a amenée à faire une maîtrise en aménagement urbain et régional à l’Université de Waterloo. Le Heritage Resources Centre de Waterloo donnait aux étudiants l’accès à des projets concrets liés à l’urbanisme patrimonial et à la conservation du patrimoine. J’ai été exposée aux enjeux du patrimoine autochtone, à des initiatives communautaires sur le patrimoine et à des projets portant sur les paysages culturels, comme la reconnaissance de la rivière Grand à titre de rivière du patrimoine canadien.

Source: Grand River Conservation Authority

Depuis, le domaine de l’urbanisme patrimonial a pris de l’ampleur et a évolué : les effectifs qui s’y consacrent sont passés d’une poignée d’organisations non gouvernementales (ONG), de consultants et de fonctionnaires à des centaines de firmes de consultants et à un vaste réseau d’urbanistes du patrimoine au sein de municipalités et de ministères du pays.  

Durant ma carrière, j’ai travaillé avec un large éventail d’organisations à divers projets, dont ceux-ci : la désignation patrimoniale de propriétés; la formation de comités municipaux sur le patrimoine; la modification de lois et de politiques sur le patrimoine; l’élaboration de lignes directrices et d’outils de formation; la gestion de programmes de plaques historiques; l’orientation d’interventions sur des bâtiments emblématiques; l’élaboration de plans de gestion de lieux historiques; l’étude de plans municipaux et l’offre de conseils en la matière; l’élaboration de propositions concernant les lieux patrimoniaux.

Aujourd’hui, à la Commission de la capitale nationale, mon rôle consiste à donner des conseils sur l’urbanisme patrimonial et la conservation des terrains fédéraux de la capitale du Canada, ce qui comprend la Cité parlementaire, les résidences officielles, les terrains urbains, la Ceinture de verdure de la capitale du Canada et le parc de la Gatineau. C’est un rôle dynamique et exigeant qui implique de nombreux lieux historiques d’une richesse extraordinaire — des sites archéologiques anciens aux fermes du 19e siècle, en passant par les manoirs majestueux et le canal Rideau, site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

J’ai le privilège, par exemple, de rencontrer des gens pour discuter d’un projet de construction sur la colline du Parlement le matin, pour ensuite arpenter un champ pour voir une vieille grange en après-midi. J’ai la possibilité de participer à de beaux projets de restauration ainsi qu’à d’autres visant à transformer d’anciens espaces sous-utilisés en de nouveaux lieux animés.  

Aujourd’hui, quand j’ai l’occasion de travailler avec un étudiant ou un jeune professionnel qui s’intéresse à l’histoire, je n’hésite jamais à recommander de faire carrière en urbanisme patrimonial. Il existe tant de possibilités dans les secteurs public, privé et sans but lucratif d’apporter un éclairage patrimonial au travail d’urbanisme. À titre d’ancienne urbaniste en chef de la Ville de Toronto, Jennifer Keesmaat a déclaré : « L’urbanisme patrimonial, c’est de la bonne planification! »   

Planifier en fonction du passé a décidément un brillant avenir.

Ce texte a d’abord été publié dans l’Ontario Planning Journal.

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