Je suis d’avis que l’archéologie prend tout son sens lorsque le public y participe. Mon travail à la CCN consiste à communiquer aux Canadiens ma passion de l’archéologie et mon expertise dans le domaine. C’est vraiment un plaisir pour moi de pouvoir contribuer à leur faire vivre l’expérience de l’histoire de la région.

Un lieu de rencontre depuis des milliers d’années

L’histoire préeuropéenne de la région de la capitale du Canada est très riche sur le plan archéologique. Les rivières Rideau, Gatineau et des Outaouais constituent d’importants bassins hydrographiques qui sont reliés à d’autres bassins du même type. Ainsi, des matières premières, des biens, ainsi que des idées sont parvenus jusqu’à la région en parcourant de longues distances. Nous y avons trouvé des éléments provenant du Kentucky, de l’Ohio, de l’Indiana, du lac Supérieur, de la baie d’Hudson et même de la pointe nord du Labrador. En plus de recueillir de l’information sur notre histoire, nous comprenons de plus en plus les relations culturelles qui existaient à l’époque avec d’autres régions!

Il y a environ 6 000 ans, la région était au cœur d’un vaste réseau d’échange et de communication. Un grand nombre de personnes devaient camper sur les rives durant l’été pour échanger des idées, faire le commerce de biens et établir de nouvelles relations. On trouve aujourd’hui sur les terrains que nous gérons des traces physiques de ces activités.

Mieux sensibiliser le public à l’importance de l’archéologie

Au cours des 45 dernières années, j’ai travaillé sur de nombreux sites riches en trésors archéologiques. Jusqu’à maintenant, mes travaux ont été principalement axés sur les régions arctiques et subarctiques orientales. Je suis aujourd’hui le seul archéologue du gouvernement fédéral responsable des ressources archéologiques de la région de la capitale du Canada.

Mon rôle à la CCN est multiple. Il consiste à trouver, à récupérer, à interpréter et à gérer les artéfacts qui nous transmettent l’histoire de notre patrimoine culturel. De plus, j’examine les projets d’aménagement qu’on compte mettre en œuvre sur les terrains de la CCN et d’autres terrains fédéraux de la région pour veiller à ce qu’ils n’endommagent ou ne détruisent pas nos ressources archéologiques. Et enfin, le volet sans doute le plus gratifiant de mes fonctions consiste à mieux sensibiliser le public à l’importance des ressources archéologiques.

La CCN a lancé son programme d’archéologie publique en 2012, et celui-ci a pris de l’ampleur chaque année depuis. La première année, nous avons tenu des fouilles publiques pendant quatre jours, et l’activité avait attiré 40 personnes. L’année dernière, les fouilles publiques se sont déroulées pendant 14 jours et ont attiré plus de 1 300 personnes.

Pourquoi le public devrait-il s’intéresser à l’archéologie? Parce qu’elle nous fournit une trame précieuse sur la façon dont les gens vivaient autrefois dans la région. Et ces renseignements influent sur les décisions que nous prenons et sur notre vie quotidienne. Je crois que nous avons tous la responsabilité de préserver les ressources archéologiques et les connaissances qu’elles renferment.

Redéfinir l’archéologie

La CCN adopte une nouvelle orientation en matière d’archéologie. Un de mes objectifs est de permettre au public et aux communautés algonquines de développer leur propre capacité à déterminer ce qui est important pour eux et pour leur patrimoine culturel. Les ateliers que nous avons tenus cet hiver et ce printemps à la ferme Moore constituent un bon exemple de cette approche. Nous avons invité le public à s’occuper des artéfacts trouvés durant les fouilles publiques qui se sont déroulées à la ferme l’été dernier. Cette année, nous leur demanderons de créer des panneaux d’exposition mettant en valeur les artéfacts qui, selon eux, sont les plus importants.

Je travaille aussi étroitement avec les communautés algonquines de la région pour les aider à développer leur capacité à protéger et à gérer les ressources archéologiques de manière à répondre à leurs propres objectifs culturels et éducatifs. Les visiteurs du pavillon Kabeshinân Minitig sur l’île Victoria peuvent y découvrir une exposition d’artéfacts qui donne vie à l’histoire de la région du point de vue des Algonquins.

Je suis très fier du partenariat que la CCN a établi avec les Premières Nations Kitigan Zibi Anishinabeg et Algonquins de Pikwakanagan. Grâce au Protocole de cogestion des ressources archéologiques que nous avons établi, nous collaborons de façon continue à la protection et à la gestion des ressources archéologiques des terrains fédéraux de la région de la capitale du Canada. Il s’agit de la seule entente du genre entre le gouvernement et les communautés algonquines dans la région.

J’ai acquis des connaissances durant toute ma carrière : c’est maintenant le temps de redonner. Et je le fais en procurant aux autres les connaissances et les outils dont ils ont besoin pour faire leur propre interprétation des ressources archéologiques. C’est une formidable façon de terminer ma carrière.

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