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Isabelle Beaudoin-Roy

Biologiste

Le printemps est une saison passionnante pour les adeptes de plein air. En ville comme en nature, humains et animaux accueillent la saison du renouveau avec enthousiasme.

Pour les biologistes de la CCN, c’est une période plus intensive de travail sur le terrain. Découvrez ce que nous faisons pour protéger la faune au printemps et la façon dont vous pouvez nous aider.

Observer et écouter pour mieux protéger

Il est fascinant d’observer la faune au printemps. Les animaux qui hibernent, comme les chauves-souris et les grenouilles, sortent de leur sommeil hivernal. Ceux qui sortent de leur état de torpeur hivernale, comme les ours noirs et les ratons laveurs, reprennent aussi leurs activités.

Puis, les oiseaux migrateurs reviennent de leur périple dans le sud pour se reproduire. En plus d’être une source d’émerveillement, écouter la mélodie des oiseaux et des grenouilles, qui chantent pour attirer leur partenaire ou délimiter leurs territoires, est important pour nos suivis.

Parmi mes chants préférés? Celui de la rainette faux-grillon, une grenouille en péril, de la taille d’un gros raisin. Son chant unique, qui ressemble au bruit d’un ongle qu’on passe sur les dents d’un peigne, peut être entendu jusqu’à 1 km à la ronde!


Le printemps est donc un moment idéal pour observer, compter et documenter les espèces. En étudiant leur migration, leur reproduction et leurs comportements, nous sommes en mesure d’assurer un suivi de l’état de la biodiversité de la région et de la protéger d’une année à l’autre.

D’avril à juin, par exemple, nous faisons l’inventaire des anoures (grenouilles, rainettes et crapauds). Pour ce faire, nous nous rendons près de certains étangs pendant leur période de reproduction et nous écoutons attentivement : leur chant nous permet de distinguer les espèces et d’en estimer l’abondance!

À l’action pour protéger la faune

Le plongeon huard, le faucon pèlerin et la sturnelle des prés sont quelques-unes des espèces d’oiseaux sensibles au dérangement humain. Elles ont besoin de calme et d’espace au moment de se reproduire et d’élever leurs petits. Souvent, c’est au printemps que ça commence!

Les mesures qui suivent permettent de protéger les sites de reproduction et de nidification.

Sentiers balisés

La mise en place de sentiers officiels bien balisés permet généralement d’éviter de perturber les sites de reproduction et de nidification des animaux. Nous encourageons aussi les gens qui fréquentent ces sentiers à le faire de façon responsable par l’entremise d’activités de sensibilisation.

Barrières physiques et signalisation

Pendant la période de nidification, nous installons parfois des clôtures ou nous fermons des sentiers ou des secteurs.

Nous installons aussi de la signalisation pour protéger les sites de nidification de certaines espèces sensibles comme le plongeon huard et le faucon pèlerin. En gardant votre chien en laisse et en demeurant sur les sentiers officiels, vous nous aidez également à protéger les oiseaux qui nichent au sol.

Sécurité routière

Des salamandres, des tortues, des couleuvres et des grenouilles se font parfois heurter sur les routes, entre autres à proximité de zones humides, sur les terrains de la CCN. C’est d’autant plus vrai au printemps, une période active de déplacements et de reproduction.

Voici quelques mesures qui aident à protéger les espèces sur les routes :

Interdiction de drones

Les drones peuvent perturber les animaux. Il est donc interdit — et pas juste au printemps — d’utiliser des drones à des fins récréatives dans la Ceinture de verdure, dans le parc de la Gatineau et au lac Mud. Sur les autres terrains gérés par la CCN, il faut demander un permis pour faire voler un drone.

À vous de jouer!

Vous pouvez profiter de la nature sans déranger les animaux : ce n’est pas très compliqué! Il vous suffit de suivre les règles suivantes :

  • Restez toujours sur les sentiers officiels balisés.
  • Respectez les fermetures et la signalisation.
  • Respectez la limite de vitesse, en auto comme à vélo.
  • Gardez une bonne distance des animaux et ne les nourrissez pas.
  • Gardez votre chien en laisse.

Souhaitez-vous en faire plus? Voici deux façons de contribuer aux inventaires de la faune :

  1. Participez au programme de science citoyenne dans le parc de la Gatineau et prenez part aux sorties de suivi.
  2. Participez à des initiatives régionales, telles que des inventaires de biodiversité et des inventaires d’oiseaux, puis entrez vos données dans des applications comme eBird. Vos observations seront combinées à celles de nos équipes.

Passer du bon temps en nature fait naître le désir de protéger l’environnement. Ce printemps, je vous encourage donc à profiter des espaces verts de la capitale, dans le respect de la nature.

Lors de votre prochaine sortie, prenez le temps d’admirer, sans toutefois les cueillir, les fleurs sauvages printanières — c’est un spectacle éphémère à ne pas manquer!

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